Association,  Ptits amis

Les p’tits amis n°8

Nous sommes heureux de retrouver les p’tits amis de Septmonts après une longue interruption. Faute de disponibilité, nous n’avons pas organisé d’atelier plus tôt dans l’année scolaire.

Frise chronologique

Alain aborde notre thématique du jour : Savez-vous ce qu’est un fossile ?
Les définitions et les noms fusent : Triops ! Ammonite ! Crétacé !!
Les fossiles sont les traces d’êtres vivants, végétal ou animal, cela peut également être une empreinte. Il faut des millions d’années pour qu’un fossile se constitue, la plupart du temps l’organisme se décompose.

Dans notre frise chronologique un an représente un cm. Les trilobites, par exemple, sont des arthropodes marins disparus il y a 250 millions d’années, soit une distance de 2500 km sur notre frise.

Autrefois, la découverte d’un squelette de dinosaure était propice à l’imagination, on s’imaginait des créatures fantastiques, de grands monstres effrayants. Aujourd’hui, les connaissances scientifiques permettent de mieux identifier les fossiles.

Notre invité de marque : Arnaud Leroy

Arnaud commence par se présenter. Il est membre de l’association des amis de Septmonts, c’est un passionné de géologie, il est amateur et exerce une profession dans un autre domaine. Il s’est intéressé aux fossiles très jeune, à l’âge des p’tits amis de Septmonts. Il a commencé par collecter, au fil des années, de nombreux fossiles dans la région. Il a enrichi et complété sa collection notamment à la bourse aux fossiles organisée annuellement à Soissons où il pouvait faire des échanges.
Arnaud s’est spécialisé dans sa collection sur certaines variétés de fossiles. Il s’est particulièrement intéressé aux trilobites.

Arnaud a d’abord étoffé ses connaissances dans des revues et des livres spécialisés, puis au contact de professionnels. Aujourd’hui, il utilise aussi internet pour s’informer sur les nombreuses recherches scientifiques.

Arnaud a participé à des études et des publications en collaboration des chercheurs en paléontologie. Il a bénéficié de leur savoir et leur a apporté sa connaissance du terrain.

Circonstances de la fossilisation

La fossilisation c’est un hasard et une chance, il faut des conditions particulières pour que cela se produise. Un fossile est la trace ou la transformation en pierre d’un organisme.
Il y a des lieux sur la terre où il y a plus de fossile que d’autres.

Sous nos pieds, il y a 3 kilomètres de calcaire de sédiments, de craie, de sable dans lesquels se trouvent des fossiles. Autour de Soissons, nous sommes dans le bassin parisien : c’est une des régions au monde où il y a le plus de fossiles, nous avons beaucoup de chance !

À la découverte des fossiles

L’Aisne est au centre du bassin parisien. À 200 mètres sous nos pieds, se trouvent des vestiges du crétacé et jusqu’à -249 millions d’années.

Il y a des millions d’années, notre village était dans une région tropicale, sous une mer. Il n’y avait pas de glace, ni au pôle nord, ni au pôle sud. La France était 1000 km plus au sud, au bord de la mer de Thétys.

Arnaud a apporté quelques exemplaires de sa collection et commence par nous présenter plusieurs fossiles de trilobites. C’est un peu l’ancêtre du triops précédemment cité par nos p’tits amis. C’était un animal composé en 3 parties avec des yeux semblables à ceux des mouches. Ce sont les plus vieux fossiles que l’on peut trouver dans la région.

Arnaud nous a ensuite montré un fossile en forme de cylindre pointu. De quoi s’agit-il ? Ce n’est ni une dent, ni une défense, ni une douille de 14-18… C’est un fossile de bélemnite. Le bélemnite était un céphalopode, ce que nous voyons est son fossile, semblable à un os de seiche.
Nous voyons aussi deux fossiles de spirifer de la famille des brachiopodes. Il est un peu en forme d’aile de raie ou de chauve-souris. C’est un bivalve, comme une coque, une moule ou une huitre.

Arnaud nous montre ensuite deux sortes d’ammonites, il en existe des milliers de types différents.
De quoi s’agit-il ? D’escargot de mer ? De seiche dans une coquille ? Bravo !
À l’intérieur, se trouvait un animal de type seiche ou poulpe qui ne pouvait pas sortir de sa coquille. Elle est segmentée, ce sont des traces de sa croissance.

À la fin du crétacé, les derniers dinosaures et les ammonites disparaissent.

Il y a peu de dinosaures en France. Cependant, à Angeac-charente, il y a un site paléontologique dans lequel on a trouvé les plus grands os de dinosaures, dont un fémur de plus de 2 mètres !!
Les fossiles que l’on trouve dans le soissonnais et dans la région de Reims vont du Paléocène jusqu’à l’Oligocène, on y trouve des squelettes de mammifère et d’oiseaux.

Arnaud présente deux campaniles. On en trouve beaucoup autour de Soissons mais aussi dans le monde entier comme à Saint-Barthélémy, au Japon ou en Afrique-du-sud.

L’aspect des deux campaniles présenté est différent : le premier est un moulage intérieur de la coquille, du sable est rentré dans la coquille, s’est fossilisé puis la coquille s’est dissoute. Le second est un fossile de la coquille.
On peut observer des petits trous sur la surface de la coquille, ils sont dûs à de petits bivalves. Il y a aussi deux trous un peu plus grands, ils ont été fait par des bivalves perforants. Ces petits coquillages sont installés à l’intérieur du campanile.

Arnaud nous montre deux Melongena minax, minax veut dire menaçant en latin. Ce sont des malacophages, ils se nourrissent de mollusques.
Certains spécimens présentent une usure particulière et on retrouve parfois de petits coquillages à l’intérieur, cela indique qu’ils ont été utilisé par des commensaux comme habitat, à la manière du Bernard l’Hermite.

Arnaud nous présente maintenant plusieurs fossiles de dent de poisson. Le premier est un fossile impressionnant, celui d’une dent de megalodon datant de la période Aquitanien. Le megalodon était un immense requin avec une mâchoire d’une hauteur de plus de 2 mètre. Ils vivaient dans des mers profondes, n’avaient pas de prédateurs et se sont développés en taille.
Il y a aussi des dents de requins que l’on peut trouver à Septmonts en grande quantité mais aussi de Lamna, Carcharodon, poisson-scie ou dinosaure.

De gauche à droite : palais de raie, dent de Lamna, de poisson-scie et dents de requins
Dent de megalodon, on voit la trace des terminaisons nerveuses

Arnaud a apporté une mâchoire de requin, c’est un squelette et non un fossile. Les dents sur la mâchoire forment une sorte de un tapis roulant, elles se renouvellent. Un requin peut avoir jusqu’à 800 dents !

Le dernier fossile présenté par Arnaud est le plus récent, celui d’une demi-dent de mammouth, elle date du Pléistocène. Il y a de larges stries sur sa surface qui permettaient de déchiqueter le fourrage. Les derniers mammouth sont morts il y a 40 000 ans.

Prise d’empreinte

Afin de réaliser des empreintes d’objets d’aujourd’hui, peut-être fossile de demain, nous avons apporté de l’argile à modeler. Cette matière naturelle, qui durci en quelques heures à l’air libre, gardera la trace de la créativité de nos p’tits amis.

Nous commençons par couper de petits morceaux d’argile. Les p’tits amis malaxent la pâte pour l’assouplir, l’aplatissent, le support est prêt. La quête de l’objet à immortaliser peut commencer !

Les boîtes apportées par les p’tits amis repartent garnies de nombreux fossiles… Coquillages, dinosaures miniatures, empreinte de pieds de créatures en plastique…

À la recherche de fossiles

Notre séance s’achève par une sortie, guidée par Arnaud. À proximité de notre salle, il nous montre deux fossiles de Campanile giganteum.

Fort de de cette découverte, la recherche se poursuit et les p’tits amis scrutent attentivement les murs de pierre calcaire des rues du village. Tout un univers marin se trouve devant nos yeux.

Nous remercions Arnaud Leroy de nous avoir faire l’honneur de sa présence, pour sa présentation pédagogique de quelques spécimens de sa collection de fossiles et pour son partage de ses connaissances.